Équipe mobile d’infectiologie : les recommandations proposées sont-elles réellement appliquées ? - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
La lutte contre l’antibiorésistance et la gestion des anti-infectieux sont des priorités nationales. Depuis 2012, les prescripteurs de notre établissement font appel à l’équipe mobile en infectiologie (EMI) pour une évaluation clinique approfondie et une discussion autour de la prise en charge médicamenteuse et non médicamenteuse de leurs patients infectés. L’objectif de cette étude est d’évaluer la qualité du suivi de l’antibiothérapie (ATB) prescrite pour les patients hospitalisés ayant bénéficié d’un conseil en ATB dans notre établissement.
Matériels et méthodes |
Étude monocentrique prospective décrivant la typologie des avis infectieux de l’EMI et évaluant la conformité des prescriptions d’antibiotiques par rapport au compte rendu écrit, pendant 6 semaines. L’adéquation entre la recommandation écrite dans le dossier patient informatisé (DPI) et la prescription était analysée par un pharmacien clinicien à l’aide d’une grille de recueil validée par les infectiologues, du DPI et de la prescription médicamenteuse informatisée. Toute divergence faisait l’objet d’une intervention pharmaceutique auprès de l’EMI.
Résultats |
Deux cent sept avis infectieux sollicités par la chirurgie (55 % des avis, n=113), la médecine (38 %, n=80) ou la réanimation (7 %, n=14) au sujet de 154 patients âgés de 61,2 ans en moyenne, ont été analysés. Tous les avis répertoriés dans l’agenda de l’EMI avaient un compte rendu écrit dans le DPI. L’EMI était sollicitée pour la réévaluation de la 1re ATB (58 %, n=120) : elle proposait une adaptation aux résultats microbiologiques (42 %, n=87), une désescalade thérapeutique (5 %, n=10) ou validait la poursuite (22 %, n=45). Lorsque l’EMI était sollicitée pour un diagnostic étiologique (33 %, n=69), une ATB était instaurée dans 56 % des cas (n=39). Parmi les 191 prescriptions analysées, 81 % (n=155) étaient conformes au compte rendu de l’EMI notifié dans le DPI. Les 51 divergences portaient sur des erreurs de posologie (33 %) (40 % des patients avaient un DFG<80mL/min/1,73m2), la voie d’administration (22 %), la durée non respectée ou absente (14 %), l’absence de prescription (12 %) ou de dosages plasmatiques (12 %). Les fluoroquinolones, les aminosides et la vancomycine étaient les antibiotiques les plus à risques.
Conclusion |
Ce travail original a permis de montrer que les recommandations de l’EMI étaient appliquées dans 81 % des prescriptions d’antibiotiques. Par son action pédagogique quotidienne, l’EMI sensibilisera les prescripteurs sur les divergences identifiées. Cette démarche qualité est un des éléments clés d’un travail collaboratif entre infectiologues et pharmaciens, qui participe à l’amélioration de la stratégie infectieuse de notre établissement.
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Vol 47 - N° 4S
P. S41 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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